OU
NOTRE LONG BAISER SI LONGTEMPS RETARDÉ
LAURENT GAUDÉ
Actes Sud
On aimerait peut-être oublier, il ne faut pas. Je pense qu’il ne faut pas.
Devoir, force de mémoire.
Ils n’ont pas nécessairement un nom, ils sont si près de nous. Tous, victimes et partie prenante de l’Histoire.
L’évènement est encore plus prégnant, sa réalité terrible, dans ces mots, les mots de Laurent Gaudé. Peut-être davantage que dans le souvenir, que le temps se charge de réduire, gommer. Tant est insupportable l’horreur.
Je me remémore. Presque neuf années en arrière. Les articles de presse, les médias, les réseaux. Peut-être me suis-je protégée de la peur à ce moment-là, ne pas voir et revoir les images sur les écrans, ne pas accepter l’effroyable.
Et parce que c’est cet auteur, il sait nous dire comment…
Les récits et témoignages de vie, d’amour, juste avant.
Et l’après.
Ses mots d’après, ceux du prolongement dans tous les esprits.
Oui, il faut pouvoir y revenir, y retourner, accepter de lire l’intolérable, l’atrocité, l’abomination, se rappeler que c’est arrivé.
Ne pas oublier.
24 avril 2024